Newsletter n°7

EDITO // De bonnes pratiques d'élevage valorisent la peau 

Notre pays, historiquement, est une terre d’élevage. La France est le 3ème pays exportateur mondial de cuir brut et l’un des leaders mondiaux en cuir de veau. C’est la peau la plus recherchée par l’industrie du cuir, spécialement pour la maroquinerie. Or notre filière est confrontée à d’importantes difficultés d’approvisionnement. La peau de veau de qualité ne suffit plus aujourd’hui à satisfaire la demande. La production a été réduite de moitié depuis les années 80. Si nous devons faire face à la diminution des abattages de veau, il appartient à chacun, dès l’élevage, d’agir afin de préserver les peaux existantes. Moins de 20% des peaux achetées à nos éleveurs français peuvent être transformées en cuirs de très haute qualité.

Pour améliorer sa qualité finale, il est nécessaire de valoriser la peau, et ce, à chaque étape, jusqu’à sa transformation. Soigner l’animal, c’est le protéger des parasites en le vaccinant. C’est plus généralement préserver la valeur de la peau en lui évitant des lésions, des défauts irrémédiables dus par exemple aux barbelés…Un événement comme le Salon de l’Agriculture est une opportunité privilégiée pour sensibiliser les éleveurs et les pouvoirs publics autour de cette problématique liée à la matière première. L’application de bonnes pratiques d’élevage dans la chaîne de production donne de bons résultats. Le Syndicat Général des Cuirs et Peaux, avec l’ensemble de la filière, encourage toutes les actions visant à optimiser les performances du cuir français. 

Denis Geissmann

Président du Syndicat Général des Cuirs et Peaux

 

FOCUS // La Filière Cuir au Salon de l'Agriculture

Les professionnels du cuir se sont mobilisés sur le Salon de l’Agriculture à Paris, du 27 février au 6 mars dernier, pour mettre en avant la qualité des peaux françaises.

Crédits : 
Conseil National du Cuir

Crédits : 
Conseil National du Cuir

Le Syndicat Général des Cuirs et Peaux, présent sur le pavillon Interbev, a fait la promotion du cuir avec le concours du Conseil National du Cuir et de CTC comité de développement cuir chaussure maroquinerie ganterie. « Les peaux brutes font partie de ce que les professionnels de la viande appellent le Cinquième Quartier. Le Salon de l’Agriculture est l’occasion de rappeler au grand public que le Syndicat Général des Cuirs et Peaux fait le lien entre le cuir et le monde de l’élevage », souligne Lénaïg Manéat, déléguée générale. Le stand, largement fréquenté durant les neuf jours de la manifestation, a offert un véritable « concentré » de la réalité du secteur. La filière a ainsi présenté en avant-première son nouveau film de promotion réalisé par le Conseil National du Cuir. D’autres outils - un mur d’échantillons de cuirs français à « toucher » et diverses brochures d’information destinées au grand public et aux éleveurs - ont reçu un accueil enthousiaste. Des marques créateurs de chaussures et de maroquinerie, soutenues par le dispositif ADC au-delà du cuir, ont par ailleurs présenté une sélection de leurs accessoires. Ils ont fait écho aux démonstrations de professionnels invités à rencontrer les visiteurs du salon et à présenter chaque jour leur savoir-faire. 

Crédits : 
Conseil National du Cuir

Crédits : 
Conseil National du Cuir

Le maroquinier Jérôme Chasserot s’est ainsi prêté au jeu au côté d’un Meilleur Ouvrier de France bottier, Monsieur Hervé Salabert, de gantiers de Saint-Junien, Monsieur et Madame Paillot et d’un Compagnon du Devoir sellier harnacheur, Madame Gaëlle Foureur. « J’ai mon atelier dans le Doubs et j’enseigne le métier de sellier maroquinier d’art à l’école Boudard de Montbéliard, témoigne Jérôme Chasserot. Mais je fais régulièrement des démonstrations. J’explique que les Meilleurs Ouvriers de France n’exercent pas seulement dans les métiers de bouche ! Le public est très curieux, il pose des questions. Il ne sait pas, la plupart du temps, que l’éventail technique est très large et qu’il y a de nombreux emplois à la clé. La France a toujours la maitrise de la maroquinerie, son savoir-faire est très prisé. Les difficultés d’approvisionnement des peaux sont d’autant plus regrettables ». Parmi les visiteurs, les plus jeunes ont pu suivre l’exemple, en fabriquant des toupies de cuir multicolores le temps d’ateliers ludiques. 

 

GRAND ANGLE // Le Syndicat Général des Cuirs et Peaux soutient les éleveurs

La sensibilisation et la vaccination sont au cœur des actions menées régulièrement pour améliorer la qualité des peaux françaises.

Crédits : 
SGCP

Au dernier Salon de l’Agriculture, le Syndicat Général des Cuirs et Peaux a largement diffusé son Guide de bonnes pratiques. La brochure décrit, après une courte introduction sur la matière « peau », les défauts les plus fréquents et offre des conseils de prévention. Chaque étape du parcours de l’animal est étudiée, de l’élevage à l’abattoir. L’outil est clair, concis, adapté aux différents acteurs concernés de la filière. Le Syndicat Général des Cuirs et Peaux le distribue systématiquement dans les salons et congrès mais aussi sur le terrain, dans les lycées agricoles, les abattoirs et bien sûr auprès des éleveurs. C’est le credo du SGCP, aussi actif dans les sections élevage des lycées agricoles que les élevages eux-mêmes. Plus de 500 exploitations ont ainsi été visitées depuis 2013 et 300 environ, en 2015. Dans le but de réduire les défauts mécaniques, les professionnels prônent diverses recommandations, parmi lesquelles le remplacement des barbelés qui griffent la peau, le traitement des animaux contre les maladies et bien sûr le vaccin systématique du cheptel contre la teigne. Depuis 2010, 3 260 000 doses de vaccin ont été utilisées et on estime à plus de 750 000, le nombre de doses retenues pour 2016. Un animal sain décuple les chances non seulement de produire une peau de qualité mais aussi de dégager un bénéfice économique pour l’éleveur. L’investissement global entre 2010 et 2014 pour l’amélioration de la qualité des peaux en France est estimé à 12 millions d’euros, financés par la filière et notamment par la taxe affectée prélevée sur les entreprises industrielles. 

 

LE CHIFFRE // 4 

4 semaines, c'est le temps nécessaire pour transformer une peau brute en un cuir fini.