NEWSLETTER N°26 // LES BONNES PRATIQUES ET SOLUTIONS RESPONSABLES DE LA FILIERE CUIR

La crise sanitaire a démontré que les enjeux de transformation étaient inéluctables. Les professionnels du cuir ont à cœur de construire un modèle économique durable tout en préservant leurs savoir-faire. La deuxième édition du Sustainable Leather Forum a illustré les engagements du secteur autour de thèmes majeurs. Parmi eux, l’économie circulaire ou la bientraitance animale.

DES CHANTIERS BIEN ENGAGES AU SUSTAINABLE LEATHER FORUM 2020

La deuxième édition du Sustainable Leather Forum a eu lieu le 14 septembre 2010 au CESE
La deuxième édition du Sustainable Leather Forum a eu lieu le 14 septembre 2010 au CESE
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CNC - P&M

Le Sustainable Leather Forum, rendez-vous majeur pour le secteur, s’est déroulé physiquement à Paris, envers et contre tout… La seconde édition a accueilli 250 participants et une vingtaine d’experts pour débattre des progrès en matière de RSE dans les métiers du cuir, de la mode et du luxe.

Le Conseil National du Cuir avait initié en 2019, avec l’ensemble de la profession, le premier symposium du cuir écoresponsable. En a découlé l’édition fondatrice d’un Livre Blanc intitulé « La RSE, une réalité dynamique au sein de la Filière Française du Cuir ». L’événement a été reconduit en septembre 2020 au sein du CESE, dans le strict respect des gestes barrière. « Une initiative porteuse, malgré un environnement qui tétanise l’économie mondiale », a déclaré Frank Boehly, président du CNC. [ LIRE PLUS ]

 

DES CHAUSSURES ET DES SACS A L’EPREUVE DU TEMPS

Eram met sur le marché un produit innovant, une basket éco-conçue, réparable et en partie recyclable, baptisée Sessile
Eram met sur le marché un produit innovant, une basket éco-conçue, réparable et en partie recyclable, baptisée Sessile
Crédits : 
Eram

L’économie circulaire est devenue un élément stratégique pour les industries consommant des matières premières en grandes quantités. Pour illustrer l’engagement anti-gaspillage de la filière cuir, le SLF a consacré une table ronde aux initiatives vertueuses dans la chaussure et la maroquinerie. [ LIRE PLUS

 

FORMER ET INFORMER AVEC LA CHAIRE BIEN-ETRE ANIMAL

Luc Mounier, Professeur en bien-être animal et coordinateur de la chaire bien-être chez VetAgro Sup
Luc Mounier, Professeur en bien-être animal et coordinateur de la chaire bien-être chez VetAgro Sup
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CNC - P&M

 

Le professeur Luc Mounier dirige les formations à VetAgro Sup, où il coordonne la Chaire bien-être animal, la seule en France. Ce spécialiste des élevages est aussi membre du comité national d’éthique de l’Ordre National Vétérinaire depuis 2019. Rencontre lors du dernier Sustainable Leather Forum.

Quel est votre parcours ?

Je suis docteur vétérinaire et je me suis spécialisé en bien-être animal en 2001, à une époque où l’on n’en parlait pas beaucoup ! Ma thèse universitaire portait sur le bien-être des taurillons à l’engrais. En 2018, la Direction Générale de l’Alimentation (DGAL) a financé la création d’une Chaire bien-être animal à l’école véto de Lyon. J’ai trois missions : apporter une expertise et un transfert scientifique, assurer des formations et favoriser les échanges entre les professionnels, les associations, les éleveurs sur le terrain. C’est ce qui manque le plus quand on parle de bien-être animal. On est en lien avec le Centre national de référence (CNR), créé en 2017 dans le cadre de la stratégie nationale pour le bien-être animal. J’ai lancé aussi un MOOC consacré au « bien-être des animaux d’élevage », ouvert à tous, pour informer et former. La notion de bien-être animal est perçue comme très abstraite. Cela permet de replacer le débat sur un axe scientifique.

Quelle différence faîtes-vous entre bien-être animal et bientraitance ?

Le bien-être, c’est l’état mental de l’animal, la façon dont il perçoit son environnement qu’il soit en élevage, à l’abattoir… L’homme a une obligation de résultat. La bientraitance définit les actions mises en œuvre pour que l’animal atteigne le bien-être. C’est sans garantie… La bientraitance est essentielle au bien-être mais elle n’est pas toujours suffisante. Le consommateur, aujourd’hui, exige les deux. Les professionnels du cuir ont l’obligation de bientraitance mais il faut évaluer objectivement le bien-être des animaux.

Pour définir le bien-être animal, vous parlez de cinq catégories…

Ce sont les cinq libertés de l’animal. Il s’agit de l’absence de faim et de soif, d’inconfort, par exemple dans un abri adapté. Si ce n’est pas le cas, la peau pourra présenter des lésions, ce qui aura un impact sur l’aspect du cuir. La troisième, c’est l’absence de douleur, de blessure et de maladie. Les maladies parasitaires dégradent souvent la qualité des peaux. La quatrième se rapporte à la liberté d’exprimer le comportement propre à l’espèce. La dernière, enfin, est l’absence de peur et d’anxiété. On sait combien la relation à l’homme et les facteurs de nouveauté et de soudaineté sont des sources d’anxiété chez l’animal. Elles le poussent à sur-réagir. Ces libertés ne s’évaluent que sur le terrain. Le bien-être de l’animal est essentiellement dû à la pratique de l’éleveur. Le pâturage est aussi un élément clé dans le comportement des bovins. Il faut être pragmatique, avoir une approche scientifique.

Un nouveau concept baptisé One Wellfare est en train d’émerger. De quoi s’agit-il ?

One Wellfare vient de One Health (« une seule santé »). C’est une approche plus globale qui associe le bien-être animal, celui de l’homme et l’environnement. Les interactions entre les trois sont permanentes. Elle repose sur des évidences. Un animal moins malade prendra moins d’antibiotiques. Il occasionnera aussi moins de rejets dans l’environnement. Un animal qui va bien, produira mieux et sa peau sera de plus belle qualité. C’est un système gagnant-gagnant. Opposer le bien-être animal à la productivité n’a pas de sens. On doit aller dans la même direction.

Quelles observations-faites-vous sur le terrain ?

Les bonnes pratiques existent mais comme avec l’environnement, on peut aller encore plus loin, continuer à être proactif. Nos éleveurs en France n’ont pas à rougir. Notre pays est plutôt en avance sur la question du bien-être animal. C’est une notion qui va prendre de l’ampleur aux yeux du grand 

 

EVENEMENTS // SAVE THE DATE AVEC SED NOVE STUDIO

Pot à crayon conçu par Sed Nove Studio
Pot à crayon conçu par Sed Nove Studio
Crédits : 
Sed Nove Studio

Notre partenaire d’objets de communication pour SLF, SED NOVE Studio, le studio d’innovation pour l’économie circulaire et l’écoconception dans la filière cuir, va présenter ses développements techniques et créatifs les 15 et 16 octobre 2020 en plein cœur de Paris dans les locaux d’Au-Delà du Cuir (ADC), l’incubateur d’entreprises de la filière cuir au 64, rue de Cléry Paris 2ème. C’est l’occasion de découvrir sa gamme d’assemblages éco-conçus pour le cuir ainsi qu’une rétrospective des projets du studio développés jusqu’à maintenant, pour vous permettre d’apprécier la palette de ses prestations. [ EN SAVOIR PLUS