La ganterie prend en main la formation

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Gant Georges Morand présenté à l’occasion de l’exposition Accessoires Trilogie.
Gant Georges Morand présenté à l’occasion de l’exposition Accessoires Trilogie.
Crédits : 
Axel Vanhessche

Le gant français, de renommée internationale, ne veut pas disparaître. Une première formation initiale a vu le jour à la rentrée 2017 dans l’Académie de Grenoble.

Une initiative locale soutenue par CTC (Comité de Développement Cuir Chaussure Maroquinerie Ganterie) à Lyon et l’Académie de Grenoble. Une FCIL (Formation complémentaire d’initiative locale) ganterie a été ouverte en octobre 2017 pour un an, à six « apprenants » âgés de 18 à 25 ans, titulaires d’un bac pro ou CAP (métiers du cuir). L’enseignement se déroule à la fois au Lycée du Dauphiné, labellisé lycée des métiers du cuir et chez les gantiers partenaires.

Trois formatrices - de CTC et du Lycée du Dauphiné - ont, au préalable, suivi un programme spécifique en 2017 leur permettant d’enseigner la couture. CTC, où s’est déroulée la formation, s’est équipé de machines pour la couture brosser / surjet, piqué anglais et d’outils de ganterie, comme la main chaude. Une table de coupe, des baguettes pour contrôler les coutures, vont compléter l’équipement en vue d’un second module de formation, dédié à la coupe prévu en 2018.

Les fabricants basés à Millau, Saint-Junien et Grenoble représentent le fleuron du savoir-faire français. La filière emploie 350 salariés et regroupe une quinzaine d’entreprises spécialistes du gant de ville et de protection. Parmi elles, Agnelle, Gants Causse, Georges Morand, Ganterie Maroquinerie Saint-Junien, Atelier du Gantier, Lavabre Cadet, Lesdiguières Barnier. Son dirigeant et président de la Fédération de la Ganterie, Jean Strazzeri, est à l’origine de cette nouvelle formation publique en ganterie.

La ganterie s’apprend traditionnellement sur le tas, dans les ateliers, auprès de gantiers expérimentés. Or, alerte Jean Strazzéri, « la moyenne d’âge dans notre métier est trop élevée. Le temps nous est compté si l’on veut préparer la relève et redynamiser nos ganteries. Le manque de personnel qualifié empêche les entreprises de répondre à la demande de fabrication française ».

À l’issue de la formation initiale, « les possibilités d’embauche sont réelles, affirme Jean Strazzéri. Le gant français a toujours une très belle image. Son savoir-faire est garant de sa qualité. Mais je souhaiterais aussi créer à Grenoble une structure qui proposerait des initiations, des formations courtes. J’observe en effet une demande croissante d’adultes désireux de se reconvertir dans la ganterie. À terme, ils pourraient être d’éventuels repreneurs d’entreprises ».