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Les 9ème Rencontres du Cuir, centrées sur l’export de la filière française, se sont déroulées en novembre dernier chez ATC Tannery Chemicals à Montanay en Rhône-Alpes. Le Conseil National du Cuir a choisi de mettre en lumière les performances de cette PME familiale. Le fleuron français de l’industrie chimique du cuir réalise 95% à l’export.
Une croissance organique
ATC, à l’origine, signifie Assistance Technique Commercialisation. Jean-Pierre Gualino rachète la micro entreprise en 1975. « J’ai débuté au moment où le marché déclinait, explique le fondateur. J’ai fait le tour des 300 tanneries françaises. Un chevrier de Graulhet m’a proposé d’aller prospecter au Niger ». L’entreprise change rapidement de cap et passe du négoce à la fabrication de produits chimiques pour les tanneurs. Quatre décennies plus tard, le groupe emploie 130 salariés, dont une trentaine de techniciens répartis sur les cinq continents et s’est doté de trois filiales au Brésil, en Inde, en Thaïlande. ATC Tannery Chemicals concentre 1% du marché mondial pour l’industrie chimique du cuir.
Stratégie industrielle et durable
Jean-Pierre Gualino, aujourd’hui Vice-Président, a vendu l’entreprise en 2012 à ses deux fils, Pierre-Antoine et Jean-Baptiste, ingénieurs comme lui. Les deux frères sont présents sur tous les fronts. « ATC conçoit, produit et distribue des produits chimiques encadrés par la réglementation Reach, rappelle Jean-Baptiste. Ils sont de plus en plus vertueux et efficaces. Nous avons intégré le service Recherche&Développement pour identifier les besoins des tanneurs et renforcé le service Contrôle depuis que nous avons obtenu la norme ISO 14001 en 2017. Notre démarche responsable est totale. On se doit d’être exemplaire ». Pierre-Antoine détaille la stratégie industrielle et les ambitions de l’entreprise. « Notre positionnement est original. ATC est généraliste de spécialités en chimie du cuir. Les tanneurs trouvent chez nous tous les produits dont ils ont besoin ». A Montanay, un centre d’excellence avec micro tannerie et atelier de finissage met à la disposition des tanneurs un centre de formation unique. Tous les produits sont non seulement exportés de France mais « la flexibilité, la variété des conditionnements (de 25kg à 25 tonnes) sont une vraie valeur ajoutée. Ils s’adaptent à tous les secteurs, prêt à porter, accessoires, ameublement…Le marché automobile est le secteur que nous allons développer car c’est celui qui décolle le plus ».
Cap sur l’export
L’export est un moteur depuis la création de la PME. La Chine est ainsi le premier marché d’ATC Tannery Chemicals depuis trente ans et représente 30% du CA. L’Asie occupe bien sûr une place décisive mais l’entreprise française compte s’implanter d’ici 2020 dans 70 pays au total. Parmi eux, l’Australie, l’Egypte sans oublier l’Afrique…Jean-Pierre Gualino est devenu un expert dans ce domaine. « Pour réussir à l’export, il faut avoir une chaîne de valeurs infaillible : de la volonté, de la persévérance, un réseau solide, des connaissances linguistiques, multiculturelles… Mais on ne part pas conquérir un marché la fleur au fusil ! Avoir un produit fiable, adapté et analyser le pays cible sont des pré-requis essentiels ». Le Conseil National du Cuir soutient activement une politique d’accompagnement des PME françaises du cuir à l’international. Pour Frank Boehly, son Président, « la filière française du cuir veut pérenniser le cercle vertueux de la taxe affectée. Le guichet unique à l’export est très attendu ». Elizabeth Lamure, Sénatrice du Rhône, a conclu les Rencontres en rappelant un enjeu d’avenir. « Les entreprises du territoire génèrent richesse et emplois. L’export est une planche de salut stratégique. L’administration française doit lever les lourdeurs et accompagner les entreprises au lieu de les sanctionner ».
