Les dernières performances du cuir

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Crédits : 
François Azembourg

L’homme a toujours eu envie d’adapter le cuir à ses propres besoins. Si la matière est d’origine naturelle, ses propriétés hautement résistantes sont le fruit de la chimie.

La peau animale, parce qu’elle est vivante, est sensible à tout ce qui l’entoure. Comme la nôtre, elle a besoin de protection. C’est le rôle du tannage qui, au fil d’opérations complexes, la transforme durablement en cuir. L’industrie chimique lui permet de s’améliorer, de valoriser sa beauté naturelle tout en l’enrichissant de propriétés artificielles, très utiles dans la vie quotidienne.

Sous haute protection

Ses ennemis sont aussi les nôtres : l’eau, les ultraviolets, les bactéries… Car soyons clairs, la peau, à l’état brut, déteste l’eau qui la déforme, la lumière et la chaleur qui la décolorent et la brûlent. Pour éviter ces désagréments, elle subit, du tannage jusqu’au finissage, toutes sortes de traitements à base d’huiles, d’agents hydrophobes, de résines destinés à renforcer sa résistance. Le cuir pigmenté, protégé en surface, se révèle alors déperlant, antitache, lavable en machine, ignifugé… Sa facilité d’entretien comme son traitement anti-feu sont extrêmement appréciés, de l’habillement à l’ameublement en passant par le secteur automobile.

Intérieurs cuir - Acte 2
Intérieurs cuir - Acte 2
Crédits : 
Fillioux et Fillioux

Le paradoxe de la performance

« Plus on exige du cuir qu’il résiste comme du plastique, moins son aspect parait naturel », souligne Jean-Luc Couvreur, directeur industriel des Tanneries Roux. C’est toute l’ambivalence du dialogue naturel/artificiel, à l’oeuvre dans le cuir. Au final, le consommateur est libre de choisir entre la finition aniline – la couche de protection fine et transparente valorise la matière mais l’entretien demeure délicat – et la finition pigmentée, beaucoup plus protectrice, dont les diverses couches tendent à opacifier et à uniformiser la fleur du cuir.

Perspectives innovantes

François Azambourg est un designer très attaché aux matériaux, à leur pérennité, à leur utilisation rationalisée. Avec Hermès, en 2004, il a initié une nouvelle typologie de cuir, aujourd’hui brevetée, mi rigide, mi souple. Pour le second volet d’Intérieurs Cuir - l’opération collective menée en 2010 par la FFTM, des tanneurs et mégissiers français et CTC -, il pousse plus loin ses recherches visant à réconcilier le cuir avec la nature. Sa paroi en 3D – un volume autoportant – comme ses tranches de cuir – un ensemble de chutes de cuir roulées sur elles-mêmes – font partie des propositions d’avenir tendant à prouver que la résistance peut échapper à la plastification.

Intérieurs cuir - Acte 2
Intérieurs cuir - Acte 2
Crédits : 
Fillioux et Fillioux

www.interieurs-cuir.com