SIMON WAGNER, SELLIER HARNACHEUR EN CHEF A LA GARDE REPUBLICAINE

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Depuis plus de trente ans à la Garde Républicaine, le Compagnon du Devoir sellier harnacheur Simon Wagner a gardé son âme d’apprenti. Il est l’héritier d’un savoir-faire traditionnel, pleinement engagé dans la pratique responsable et durable de son métier.  

Simon Wagner, Sellier Harnacheur en chef à la Garde Républicaine
Simon Wagner, Sellier Harnacheur en chef à la Garde Républicaine
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Un authentique passionné

Lorsqu’il intègre les Compagnons du Devoir, c’est pour devenir tapissier. Mais Simon Wagner s’oriente rapidement vers la sellerie. « Le Tour de France m’a permis d’approfondir le savoir-faire de la maroquinerie », précise t-il. Le service militaire qu’il effectue à la Garde Républicaine s’est révélé décisif. « Je suis entré comme gendarme, je le suis toujours d’ailleurs, je me suis passionné pour la sellerie harnachement », poursuit le maître artisan qui est passé par tous les postes avant de prendre les rênes de l’atelier intégré il y a quelques années. « Le fil conducteur est le cuir. Il me reste le métier de bottier à ajouter pour boucler la boucle… » La réparation des bottes de la Garde républicaine - fabriquées par J.M.Weston - fait déjà partie de ses attributions… L’adjudant chef, gardien d’un métier d’excellence, est un homme de partage et d’ouverture. Il continue de former les Compagnons du Devoir en apprentissage et soutient la pratique et les valeurs de la sellerie harnachement à travers le concours MOF.

« Je suis entré comme gendarme, je le suis toujours d’ailleurs, je me suis passionné pour la sellerie harnacherie »
« Je suis entré comme gendarme, je le suis toujours d’ailleurs, je me suis passionné pour la sellerie harnacherie »
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L’art du cuir à la Garde républicaine

Simon Wagner dirige un atelier de tradition situé au sein de la caserne Vérines place de la République à Paris. Treize artisans y perpétuent un métier ancien, nécessaire à l’entretien des selles et harnachements d’arme, qui équipent plus de 2500 fantassins et cavaliers. Environ 150-200 selles sont restaurées chaque année. La selle d’arme, avec son squelette de bois et de métal, est pour ainsi dire tout en cuir. Les tanneries de Chamont et Bastin fournissent le cuir de bovin à tannage végétal. Il équipe aussi divers éléments du casque de cavalier (modèle 1876) que portaient les Cuirassiers de l’Empire : tels l’intérieur du casque et sa jugulaire. La « semelle » est une épaisse bande de cuir perforé sur laquelle est fixée, à l’aide d’un fil de laiton, la crinière de crin tressée à la main. « A l’atelier, on fabrique les cadeaux protocolaires spéciaux qui mettent en valeur les savoir-faire français, ajoute Simon Wagner. On collabore aussi à la R&D, en réalisant par exemple des renforts, étuis moulés, cartouchières, ceintures, sacs à dos… On explore les capacités de résistance du cuir chauffé, moulé… On n’a encore trouvé aucun autre matériau aussi souple et adaptable que le cuir ».  

La selle d’arme, avec son squelette de bois et de métal, est pour ainsi dire tout en cuir.
La selle d’arme, avec son squelette de bois et de métal, est pour ainsi dire tout en cuir.
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Environ 150-200 selles sont restaurées chaque année.
Environ 150-200 selles sont restaurées chaque année.
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Une vision globale RSE

Le respect de la matière et de la fabrication est un fondement auquel adhère complètement Simon Wagner. Dès son arrivée à la tête de l’atelier, il a mis en place une dynamique d’achats responsable en lien étroit avec le département intégré Hygiène et Sécurité. « Je me suis penché sur le matériel qu’utilisent les restaurateurs conservateurs d’art, explique t-il. Je les ai testés sur le cuir ». Par exemple, une crème pour nourrir et entretenir le cuir à base d’essence de cèdre, de cédrat et de talc. Le cuir, lui-même, est travaillé artisanalement à l’aide de machines anciennes. La presse à balancier moule à l’identique la selle (modèle 1874) tandis que les boucles d’harnachement oxydées retrouvent leur lustre au contact de billes d’argile à l’intérieur d’un tonneau en bois fabriqué sur place. L’atelier de sellerie harnachement ne jette rien. « On fabrique tout à 100%, poursuit son responsable. On ne répare pas mais on restaure car on n’utilise que des matériaux d’époque. Ainsi, on garde « l’âme » du produit sans fragiliser les pièces anciennes ». A la traçabilité, la durabilité, s’ajoute le bien-être du personnel que Simon Wagner cherche à optimiser. « L’adaptabilité des process de travail permet de combattre les TMS, précise t-il. On améliore les postures, l’ergonomie… » La formation, enfin, est un autre axe auquel le cinquantenaire « éternel apprenti » est très attaché. « On a rajeuni le personnel, dit-il. J’encourage chaque artisan à avoir une ouverture d’esprit. C’est indispensable pour développer des compétences transversales ».

Le cuir, lui-même, est travaillé artisanalement à l’aide de machines anciennes.
Le cuir, lui-même, est travaillé artisanalement à l’aide de machines anciennes.
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