CHRISTIAN LOUBOUTIN, LE FLAMBOYANT

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Christian Louboutin donne son nom à une maison de luxe française indépendante
Christian Louboutin donne son nom à une maison de luxe française indépendante
Crédits : 
Christian Louboutin

Le chausseur Christian Louboutin est un artisan du luxe de renommée internationale. Son univers multifacettes réunit savoir-faire et audace depuis le début des années 90.

Son nom est entré dans le langage commun créant une signature mondiale. Les Louboutin (ou « Loub’s ») font rêver les femmes, dont il sublime la silhouette, mais aussi les hommes depuis 2010. Loin de se limiter à l’iconique semelle rouge, son travail réinvente l’art du soulier.

Une vocation précoce

« Je n’ai jamais voulu quitter mes racines », assure Christian Louboutin presque trente après ses débuts. Tout commence pour lui dans le 12ème arrondissement, où il nait et grandit. Le Palais de la Porte Dorée devient son lieu d’évasion favori. « J’ai toujours été fasciné par sa beauté architecturale et sa richesse ornementale, dit-il. Il a joué un rôle fondateur dans ma vie. C’est ici que j’ai vu pour la première fois un dessin représentant un soulier ». Plus précisément, un panneau signalétique interdisant à l’intérieur le port de talons aiguille… Le jeune garçon de douze ans commence à dessiner, redessiner cet escarpin qui deviendra l’un de ses stilettos atemporels, le Pigalle. Le soulier Maquereau, en peau de poisson, tire aussi son origine de l’Aquarium Tropical qu’abrite le musée. Un premier stage le conduit aux Folies Bergères, où l’observation des danseuses se révèlera riche d’enseignements. Il a 18 ans lorsqu’il fait son apprentissage à Romans-sur-Isère chez Charles Jourdan, qui dessine alors les souliers Christian Dior. Trois ans durant, il se forme ensuite chez Roger Vivier. Mais cet assidu du Palace, qui adore le spectacle, est un électron libre. En 1991, il prend son envol, lançant simultanément sa marque éponyme et sa boutique dans la galerie Vero Dodat, vaisseau amiral de la griffe de luxe au XXIème siècle. Le succès du créateur qui n’a pas encore trente ans deviendra planétaire.

Un dessin fondateur à l’origine du soulier Pigalle
Un dessin fondateur à l’origine du soulier Pigalle
Crédits : 
Nadine Guérin

Le créateur aime la géométrie abstraite de la faune. Soulier Maquereau
Le créateur aime la géométrie abstraite de la faune. Soulier Maquereau
Crédits : 
Christian Louboutin

Imaginaire et savoir-faire

L’univers de Christian Louboutin est riche et complexe, à l’image de sa curiosité et de son éclectisme. Chez lui, la fantaisie extrême voisine avec l’innovation technique. « Il y a des proportions visuelles très techniques à respecter », a-t-il retenu de ses premiers pas aux Folies Bergères. Le monde de la scène l’attire très tôt. Il croise librement goût du spectacle et sens de l’humour. Les slippers Love - parmi ses premiers modèles - ont été conçus comme des inséparables avec des lettres liées sur les deux pieds. La fameuse semelle rouge est née du hasard en 1992, alors qu’il concevait la collection Pensée, inspirée du Pop Art et plus précisément d’Andy Warhol. « La frontière entre art et artisanat m’intéresse, souligne ce fils d’ébéniste qui a hérité de « l’obsession du détail ». Tout est source d’inspiration pour ce sculpteur de formes qui invente et expérimente avec des artisans chevronnés. Son adoration du soulier est telle qu’il a hissé au rang d’œuvre d’art des pièces subversives, imaginées pour ne pas marcher… Sa série des Nudes, née en 2010, est considérée comme un geste créatif pionnier. Largement plébiscitée Outre-Atlantique, elle sous-tend que la couleur chair ne peut se réduire à l’unique couleur beige mais doit refléter toutes les carnations de l’Humanité.

Clin d’oeil humoristique : si l’on croise les pieds, le mot Love se lit Vélo
Clin d’oeil humoristique : si l’on croise les pieds, le mot Love se lit Vélo
Crédits : 
Christian Louboutin

L’art comme source d’inspiration : Mondriana en cuir verni. 2007
L’art comme source d’inspiration : Mondriana en cuir verni. 2007
Crédits : 
Nadine Guérin

Ballerina Ultima, un soulier sculpture photographié par le cinéaste David Lynch
Ballerina Ultima, un soulier sculpture photographié par le cinéaste David Lynch
Crédits : 
David Lynch