Yves Saint Laurent, la Folie de l’Accessoire

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Soulier Yves Saint Laurent porté par Catherine Deneuve dans le film Belle de Jour.
Soulier Yves Saint Laurent porté par Catherine Deneuve dans le film Belle de Jour.
Crédits : 
Fondation Pierre Bergé YSL, Matthieu Lavanchy

Yves Saint Laurent aimait passionnément l’accessoire

Considéré comme l’une des grandes figures de la mode française, Yves Saint Laurent a dessiné la garde-robe de la modernité. « Yves Saint Laurent la folie de l’accessoire » se penche pour la première fois sur les bijoux, chapeaux, chaussures, gants, sacs et autres ceintures créés par le couturier, quatre décennies durant.

 

L’héritage d’une légende

Celui qui voulait « devenir une légende » a profondément marqué l’époque de son empreinte. Ses collections créées de 1962 à 2002 regorgent d’accessoires à la beauté atemporelle, entre rigueur et fantaisie. Les archives de la Fondation Pierre Bergé-Yves Saint Laurent en comptent plus de 20 000… « On ne dira jamais assez l’importance des accessoires. Ce sont eux qui transforment une robe », disait le couturier en 1977.

Chapeau en cuir façon poulain, Yves Saint Laurent, 1992
Chapeau en cuir façon poulain, Yves Saint Laurent, 1992
Credits: 
Matthieu Lavanchy

 

Yves Saint Laurent et Roger Vivier font la paire

S’il ne dessinait pas seul la totalité des accessoires, il en avait cependant une vision très précise. Artisans et fournisseurs spécialisés l’entouraient, tel le chausseur Roger Vivier. C’est lui qui réalise en 1965 le célèbre soulier à boucle d’argent carrée et talon bas (photo à la une), imaginé par le couturier pour sa robe Mondrian et porté par Catherine Deneuve dans le film Belle de Jour de Luis Bunuel (1967). 

 

En matière de chaussure, « Yves Saint Laurent n’aimait pas les détails inutiles et les effets de style », voyant en elle « un complément discret, une touche finale et légère ». Ni bouts pointus ni talons très hauts chez lui… En revanche, il avait une inclination pour les talons gainés de cuir, les semelles compensées et les brides, « une réminiscence sans doute de son enfance méditerranéenne ».

 

Sacs et gants, une question de peau

Qu’il s’agisse d’accessoires comme de vêtements, Yves Saint Laurent faisait preuve d’un soin extrême pour sélectionner fournisseurs et matières. Veau velours, crocodile, lézard, serpent karung étaient ses favorites. En maroquinerie, « le cuir pouvait être clouté, perforé, découpé, ajouré, lacé, constellé de cabochons de résine, assemblé en losanges ou en patchwork : chaque procédé, chaque technique étant adaptés pour répondre au mieux au thème du moment ».

 

Le couturier attachait aussi beaucoup d’importance aux gants. « Depuis qu’ils ont perdu leur caractère obligatoire, disait-il, ils sont devenus des accessoires de charme indispensable ». Son goût étant aussi mesuré que pour les chaussures, il privilégiait les gants classiques que lui fournissait Lavabre Cadet, gantier installé à Millau.

 

Un mot sur l’auteur : Patrick Mauriès

Patrick Mauriès est écrivain, journaliste et éditeur. Ses ouvrages sont consacrés principalement à la mode et aux arts décoratifs. Il a notamment écrit sur Christian Lacroix, Karl Lagerfeld, Line Vautrin, René Gruau, Piero Fornasetti, Chanel, Yves Saint Laurent

Yves Saint Laurent, la Folie de l’Accessoire 
Éditions Phaïdon