Lucie Monin

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Bottine Walter Steiger décor en or 22 carats par Lucie Monin.
Bottine Walter Steiger décor en or 22 carats par Lucie Monin.
Crédits : 
Laurent Depaepe

La dorure d’art n’a aucun secret pour Lucie Monin qui en a fait à la fois sa spécialité et un concept de niche singularisant la création dans l’univers du luxe.

En formation au Centre des Arts du livre, Lucie Monin aurait probablement dû restaurer des livres anciens. Mais la découverte de l’architecture intérieure à l’École Bleue répond davantage à ses envies créatives et à son goût pour l’objet et son volume. La technique de la dorure qu’elle a acquise fait rapidement son chemin… Lucie Monin va la moderniser et élargir ses horizons. « Le savoir-faire n’a guère changé. Il exige toujours minutie et patience », confirme la jeune française soucieuse de défendre à son échelle le geste artisanal. Et l’or 22 carats, qu’elle applique à chaud sous forme de feuille ou de film ultra fin, a gardé intact son pouvoir de rendre tout objet précieux.

Ses premiers dessins - des filigranes délicats, des ramifications aériennes - sur un bustier de cuir et de fourrure, réalisé avec une styliste suédoise d’Esmod, se révèlent décisifs. Alors qu’elle vient de créer son entreprise, Balenciaga lui demande de « customiser », pour son défilé, une veste masculine. Depuis quatre ans, Lucie Monin enchaîne ainsi les personnalisations de pièces uniques ou de séries limitées à haute valeur ajoutée. Telle la chaussure Penny Loafer de Tommy Hilfiger, rehaussée de lettres d’or et vendue en exclusivité à Paris et à Madrid. Un décor unique au « graphisme mouvant et organique », apposé sur une bottine raffinée du bottier maître d’art Pierre Corthay a même incité le multimarques parisien Blake&Goodyear à proposer à ses clients stylés ses services de dorure « sur mesure ».

Ces « partenariats artistiques » se prêtent bien sûr aux accessoires en cuir, à l’image des escarpins Carel ou de la maroquinerie Faravel sur lesquels la créatrice est intervenue. « La dorure s’applique sur tous les cuirs même les peaux exotiques », souligne t-elle. A quelques exceptions près, le galuchat, le veau velours ou le veau verni qui « fond sous l’effet de la chaleur ». Si elle se plait particulièrement à « enluminer » d’or l’agneau ou le parchemin français de Bodin Joyeux, elle rêve aussi de décliner en Orylag son sac gant « Luxury Cocooning », initialement conçu en vison. D’autres créations sont imaginables car les matériaux « compatibles » sont très divers. Des plus traditionnels - la soie, le papier mâché, les plumes - aux plus contemporains - le plexiglas, le Corian -. On parie que Lucie Monin, ouverte à la mode comme à l’univers de la maison, n’a pas fini de tracer d’or son sillage…

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